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Imagine Japan: La mission d'Aimé Humbert (6.02.2014 - 19.04.2015) prolongée jusqu'au 26 avril 2015

Le 6 février 1864, le Neuchâtelois Aimé Humbert signe à Edo (aujourd’hui Tokyo) le premier traité d’amitié et de commerce entre la Suisse et le Japon, corrigeant ainsi l’échec de la mission helvétique conduite par Rudolf Lindau en 1860.

Protestant, radical et franc-maçon, Aimé Humbert (1819-1900) croit au progrès, à la science, au commerce, à la technique et à l’avènement du christianisme. Ancien conseiller d’Etat et conseiller aux Etats de son canton, président de l’Union horlogère fondée en 1858, cet homme encore jeune a déjà derrière lui une carrière politique bien remplie lorsqu’il est nommé en mai 1862 ministre plénipotentiaire de la Suisse au Japon. Installé à Yokohama dès le mois d’avril 1863 et alors que les tractations diplomatiques piétinent, Aimé Humbert s’intéresse à la société, à la culture, aux arts, à la politique et à l’économie. En quelques mois seulement, il récolte une masse considérable d’informations et un corpus de plusieurs milliers d’images qu’il utilise pour écrire et illustrer un grand récit de voyage qui paraît dans la revue française Le tour du Monde entre 1866 et 1869. L’ensemble est repris par la suite dans Le Japon illustré, ouvrage en deux volumes publié par Hachette en 1870, qui marque profondément l’histoire des représentations du Japon en Europe.

Evoquant le mécanisme d’une horloge, l’espace introductif de l’exposition Imagine Japan présente la période historique charnière durant laquelle se joue la mission d’Aimé Humbert. Le passage de l’époque Edo à l’ère Meiji voit en effet les Japonais renoncer à leurs anciennes horloges et adopter le découpage du temps qui rend possible l’exportation de montres suisses.

Trois dimensions importantes du projet poursuivi par Aimé Humbert structurent l’espace: sa soif d’acquérir et de transmettre des connaissances, son engagement politico-diplomatique et sa croyance au progrès associé au développement des échanges commerciaux. Passionné par la société dont il tente de comprendre et d'expliquer le fonctionnement, parfois visionnaire dans ses déclarations, Aimé Humbert voit cependant son regard passablement biaisé par ses conceptions religieuses et ses références culturelles: comme la plupart des intellectuels et des politiciens de son temps, il est persuadé que l’Europe est supérieure aux autres sociétés et qu’elle doit donner le ton et le rythme du changement au reste de la planète. Il reste néanmoins un acteur et un témoin privilégié et sensible d’un monde en profonde mutation.

Ses écrits entrent ici en résonance avec des publications, des images et des documents qui ont influencé ou accompagné sa mission et sont confrontés à certaines des conséquences politiques, culturelles, scientifiques ou économiques de son voyage, qui tantôt confirment et tantôt contredisent ses prises de position.

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