Jacques Hainard (1943)

Jacques Hainard est né à Fleurier (NE) le 2 mars 1943. Après des études de lettres à l'Université de Neuchâtel où il obtient sa licence, il est engagé comme professeur à l'Ecole supérieure de commerce (1967 à 1969).

En mai 1969, il est nommé conservateur adjoint au Musée d'ethnographie et Musée suisse des traditions populaires de Bâle, section Europe.

Il quitte la Suisse en 1971 pour devenir assistant technique gouvernemental au Zaïre comme professeur de français, géographie et esthétique (histoire de l'art nègre) au Collège de Lisanga de Kinshasa.

En 1973, de retour en Suisse, il prend le poste de chef de travaux à l'Institut d'ethnologie de l'Université de Neuchâtel.

Il est conservateur du Musée d'ethnographie de Neuchâtel (MEN) et chargé de cours d'ethnomuséographie à l'Université de Neuchâtel de 1980 à 2006.

A la tête du MEN, il organise et dirige vingt-cinq expositions temporaires ainsi que de nombreuses expositions ponctuelles. A chacune de ces occasions, il participe à l'édition d'un recueil de textes portant le même titre et traitant de manière plus ouverte de la même thématique.

Jacques Hainard a toujours souhaité privilégier une muséologie de la rupture, voulant dire par là qu'il est souhaitable de ne plus se contenter de juxtaposer des objets, ce que faisaient alors la plupart des musées, mais de proposer dans chaque exposition de raconter une histoire. Il plaide pour que la muséographie donne des avis dans la perspective d'interpeller le visiteur et de solliciter son esprit critique. Jacques Hainard considère le musée d'ethnographie comme un lieu de déstabilisation culturelle dans le sens où la vérité ne peut être que très relative.

Les expositions La différence (1995), Natures en tête (1996), Derrière les images (1998) et La grande illusion (2000-2001) constituent quatre événements reconnus sur le plan international. Présentées dans plusieurs villes, elles mettent en jeu des prises de position qui ne vont pas sans déranger un monde muséographique traditionnel.

Le musée cannibale (2002) et X - Spéculations sur l'imaginaire et l'interdit (2003) rappellent que le MEN continue à la fois sa réflexion sur ce qui va de soi et ce qui fait problème au début du XXIe siècle, tout en poursuivant son interrogation sur les principes de mise en scène d'un discours muséographique.

En 2004, Jacques Hainard et son équipe célèbrent le 100e anniversaire du MEN. Renonçant à une exposition commémorative, ils choisissent de célébrer cet événement par une série de manifestations: rites calendaires, conférences, débats, colloques, concerts, festival de cinéma, afin de rappeler tant aux scientifiques qu'au grand public que le MEN est une institution ouverte sur la cité. Pour conclure le tout, l'équipe du MEN publie un ouvrage relatant l'histoire du Musée sous le titre Cent ans d'ethnographie sur la colline de Saint-Nicolas.

En 2005, le MEN inaugure une exposition liée à la commémoration et à la mémoire sous le titre de Remise en boîtes.

Le 15 novembre 2005, Jacques Hainard est nommé directeur du Musée d'ethnographie de Genève pour une durée de trois ans dès le 1er février 2006.

 

Extrait de Who's who de l'ethnologie suisse (1995) 

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