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Autour des images (27.06 - 25.10.1998)

L'exposition ponctuelle intitulée autour des images , inaugurée le 27 juin 1998 et présentée jusqu'au 1er novembre 1998, a été réalisée par un groupe d’étudiants de l’Institut d’Ethnologie dans le cadre du cours d’ethnomuséographie.

Comme son titre l'indique, elle s'inscrivait dans le sillage de l'exposition derrière les images et s'attachait plus particulièrement à la notion de cadrage. 

Physique ou métaphorique, le cadre impose des limites. L’encadrement des images répond à un ensemble de règles: forme, couleur, symétrie. Le cadrage propose un regard sur l’œuvre. De même le réel est cerné par des grilles de perception.

Modes de réflexion, comportements, désirs sont guidés par des modèles multiples. L’intériorisation de ces règles sociales est le fait d’un long apprentissage. Elle n'en exclut pas la prise de conscience. De tels codes peuvent être perçus comme des obstacles. Mais la volonté de franchir les limites ne se heurte-t-elle pas à un inévitable recadrage?

La question est de déterminer si le système dans lequel nous vivons - survivons - selon le côté du pont que l’on fréquente, ne cadre pas nos actions, notre vision, voire même notre imagination? Mais tout d’abord, de quel système parlons-nous? Tentons de le définir sans tomber trop précipitamment dans des raccourcis idéologiques.

Disons qu’il s’agit d’un système de production généralisée destiné à combler des désirs préfabriqués par des machines positivement robotisées (puisqu’elles sont créatrices d’emploi) et qui répondent aux doux noms de bonheur, progrès et bien-être. A partir de là, comment faire le lien avec le rectangulaire ? Qu’y a-t-il de commun entre payer ses acquisitions avec une carte de crédit, rêvasser les yeux perdus dans l’horizon délimité par la fenêtre de son bureau ou d’un train, et regarder la télévision en mâchant du chewing-gum, pendant que se décongèle une barquette Findus, ou encore claquer une porte violemment et écrire une lettre d’adieu passionnelle sur une triste page blanche, dormir dans son lit, dans celui d’un autre ou dans celui de l’éternité sous une pierre tombale de marbre sombre?

Le support de toutes ces actions, le moule de toutes ces visions et les formes de toutes ces imaginations sont de l’ordre du rectangulaire. Notre quotidien n’est-il pas en effet conditionné par cette géométrie de l’angle droit et du parallélisme obligatoire ? Ces figures ne sont-elles pas autant de bornes et d’œillères à nos regards sur le monde, à nos préméditations et sensations? Cela expliquerait peut-être pourquoi la télévision est devenue notre meilleure lunette. Pourquoi le tableau noir et aujourd’hui l’ordinateur sont les outils les plus diffusés pour s’approprier le réel et l’interpréter. Pourquoi ce qui s’encadre s’enchérit, pourquoi le cadre est incontestablement le modèle de réussite socioprofessionnelle.

Les rondeurs sont discriminées et les fins de mois à arrondir ! Ainsi ce système a investi nos différentes sphères – celles de l’amour, de la connaissance, du sommeil, ou de la mort – d’une unique forme dont les limites géométriques préviennent tout débordement, répriment toute explosion, préservent de toute intrusion. Une société dominée par la forme, le formel, le formalisme.

Sous-titres de l'exposition: la dictature du cadre rectangulaire - maîtriser - le dressage des nains - initiation - la ploutocratie d’apparence - le dernier cadre - à chacun son Cervin?

Crédits

 

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