Ernst Lichtenhahn (1934)

Ernst Lichtenhahn étudie la musicologie à l'Université de Bâle où il soutient une thèse intitulée "Die Bedeutung des Dichterischen im Werk Robert Schumanns" ("La signification du poétique dans l’œuvre de Robert Schumann") en 1966. Il consacre également des travaux à Richard Wagner et s’occupe d’éditer la correspondance de plusieurs compositeurs classiques ou modernes. Ce travail témoigne d’une réflexion basée sur une approche contextuelle, historique et sociale du fait musical. Une réflexion qui l’amène à s’intéresser aux productions sonores extra-européennes, notamment celles du Niger, du Nigéria et du Ghana.

A partir de 1969, Ernst Lichtenhahn enseigne à l’institut de musicologie de l’Université de Neuchâtel où il remplace Zygmund Estreicher. Comme son prédécesseur, il est en charge du volet ethnomusicologique et se rapproche du MEN, où il entreprend le catalogage systématique de la collection d’instruments de musique avec l’aide de Denise Perret, ancienne étudiante spécialisée en organologie.

En 1971, il participe à la "Mission cure salée" au Niger en tant que conseiller ethnomusicologique pour les deux films que la télévision romande y tourne sous la direction de Jean Gabus et de Pierre Barde (réalisation). 

Cette expérience motive Lichtenhahn à dynamiser l’ethnomusicologie tant au Musée qu’à l’Université : il met en chantier la copie et le catalogage systématique des archives sonores réalisées par Jean Gabus ; il valorise ses propres recherches dans le cadre de ses cours ; il constitue une bibliothèque et une discothèque dédiée à cette discipline.

En 1973, il organise à Neuchâtel un congrès international du CIMCIM, soit la division de l’ICOM en charge des questions liées aux collections d’instruments de musique. Dans la foulée, il propose et développe l’exposition Musique et Sociétés qui ouvre ses portes en 1977.

En 1982, il quitte Neuchâtel pour Zurich, où il officialise l’enseignement de l’ethnomusicologie en tant que branche secondaire de licence.

Parallèlement à ses activités d’enseignement et de recherche, Ernst Lichtenhahn est actif dans de nombreuses commissions et groupes de travail. Il est notamment président de la Société suisse de musicologie de 1974 à 1995 et de celle d’ethnomusicologie de 2002 à 2006. Il donne aussi ponctuellement des cours dans les universités de Bâle et de Berne.

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