Conférence de Christine Chivallon, anthropologue, géographe et directrice de recherche au CNRS
À la Martinique, les questions de mémoire en lien avec l’esclavage ont donné lieu à des interprétations contradictoires prises d’un côté par le doute anthropologique (l’image d’un « vide mémoriel » traumatique entraîné par la dépossession esclavagiste) et de l’autre par un soupçon politique propre à l’espace public français (une mémoire soudainement inventée à des fins instrumentales). Prenant part à ce débat, les recherches de Christine Chivallon montrent qu’il existe des manifestations de mémoire narratives, transmises sur des temps longs et qui s’expriment notamment à travers les récits de descendants des protagonistes d’une insurrection anticoloniale du 19e siècle. Ces observations amènent à repenser la construction des mémoires de l’esclavage en particulier à travers la notion de « contre-mémoire ».
_____
Entrée libre — organisé en partenariat avec l’Université de Neuchâtel et la SAMEN, dans le cadre du Printemps culturel.
