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Vernissage du nouveau livre de la collection Ethnoscope

« Être sorcière », de Lena Rossel

Être sorcière : discours et pratiques contemporaines en Suisse romande

La sorcière, figure ancestrale s’il en est, fait face ces dernières années à une résurgence dans certains mouvements féministes et écoféministes occidentaux en tant que figure du contre-pouvoir. Déjà présente dans les mobilisations féministes dites de «deuxième vague» dans les années 1960-80 et accaparée par certains mouvements New Age à la même époque, elle est aujourd’hui reprise sous une nouvelle lumière.

Dans ce livre, Lena Rossel cherche à comprendre comment et pourquoi certaines personnes se réapproprient cette figure aujourd’hui, et plus précisément comment la sorcière peut être vectrice d’empowerment pour les personnes qui s’y identifient. Quels discours et représentations forgent la figure de la sorcière en Suisse romande au XXIe siècle ?

À travers les notions de «puissance» et de «pratiques sorcières», elle montre comment la sorcière participe à la (re)construction d’un lien entre soi et les autres, entre le présent et le passé, entre l’individuel et le collectif. Située au croisement des luttes féministes, écologistes, antiracistes et queer, la sorcière permet d’élaborer des récits personnels et collectifs novateurs, en interrogeant la relation que l’on porte à la construction du savoir et en questionnant la notion d’objectivité. Toutefois, la sorcière n’est pas exempte du phénomène de récupération symbolique propre au néolibéralisme des sociétés postindustrielles. Elle reflète une forme de bricolage religieux, cristallisant les pratiques spirituelles d’une certaine classe sociale et de genre à l’ère de l’individualisme. C’est au cœur de cette tension, entre émancipation et normalisation, que la figure de la sorcière refait surface et permet de questionner nos rapports au monde.

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