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Les ancêtres sont parmi nous (04.06.1988 - 08.01.1989)

L'exposition tentait de montrer que bien que l'Occident ait apparemment promu le modernisme et le développement comme valeurs, il n'est pas vrai que le culte des ancêtres soit uniquement l'affaire des sociétés primitives. Les ancêtres continuent au contraire à régir un nombre considérable de nos actes.

Dans une première partie, sous la galerie, elle s'arrêtait à la notion commune, celle de la filiation que dessinent les arbres généalogiques, la recherche anthropologique liée au problème de l'évolution, voire la croyance – fausse – de techniques procédant les unes des autres à la manière biologique.

Si l'ancêtre «est le personnage qui, par l'exemplarité de ses gestes et l'importance attribuée à ses idées, inspire et guide les décisions et les comportements de ceux qui s'en réclament», alors Guillaume Tell ou les gloires passées ne sauraient donc jouer ce rôle.

«Temple» en quelque sorte, la grande salle, dans une deuxième partie, proposait alors aux visiteurs huit exemples de «morts ayant réussi» choisis dans notre culture en fonction de leur pertinence, d'une part, mais aussi de la possibilité de disposer de documents originaux (ce qui ne fut guère facile). Tout à côté figuraient des cas d'ancêtres traditionnels, évoqués notamment chez les Baoulé.

Appelés d'entre les morts, des ancêtres sont ici parmi nous. Ils nous parlent d'épopées, de l'origine d'institutions, réalisations de leurs rêves, avec un message toujours actuel. Les fidèles les ont consacrés en sublimant leur vie désormais immaculée. Des cultes périodiques empêchent que l'oubli ne les relègue au royaume des ombres. Des reliques témoignent de leur présence afin que la médiation retrouve dans la matière la raison d'une croyance.

Après une parenthèse consacrée aux ancêtres maléfiques, dont on ne peut se débarrasser, une troisième partie sur la galerie pariait en quelque sorte sur les chances de réussite de quelques personnalités. Elle considérait aussi les manipulations diverses et la commercialisation qui se rattache à cette consécration, comme les dangers menaçant le candidat. N'importe qui n'accède pas au statut d'ancêtre ni par hasard. Il faut certaines caractéristiques précises, suivre un parcours quasi obligé. Y aurait-il même quelque recette de fabrication, des façons de s'approprier l'ancestralité? Et nul n'est à l'abri de la déchéance, d'une vertigineuse descente vers l'oubli, la promotion étant semée d'embûches comme le montrent les nombreux aléas de l'histoire politique.

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