Himàlaia (12.06.- 09.11.2014) - Exposition itinérante

Coproduite par le Museu Valencià d'Etnologia et le MEN, l’exposition Himàlaia est une réinvention, quinze ans plus tard et sur une superficie beaucoup plus étendue, de l’exposition Himalaya présentée dans la villa de Pury entre 1999 et 2012.

La salle d’entrée était ornée d'un stupa, construction architecturale fonctionnant, à l’instar des musées, comme reliquaire, mausolée et lieu de commémoration. Les yeux de bouddha, parfois peints sur de telles constructions, y côtoyaient d’autres yeux plus iconoclastes tournés vers une fresque panoramique sertie de détails à interpréter. L’installation évoquait les notions de projection, de regard et de construction de la réalité.

Après un deuxième espace présentant la région et la difficulté qu’il existe à la cartographier, ou même à la définir, le cœur de l’exposition développait successivement trois salles conçues comme des mandalas, composés d'images, textes ou objets et présentant différents rapports possibles à ce monde désiré, idéalisé, voire parfois divinisé, qu'est l’Himalaya vu depuis l’Occident.

Les mandalas sont des représentations géométriques et symboliques de différents univers (spirituels, cognitifs, cosmologiques, etc.) utilisés dans l’hindouisme et le bouddhisme. Se déployant en deux ou en trois dimensions et servant, entre autres, de support de méditation, ils offrent un ancrage intéressant pour une métaphore expographique: la représentation d'un univers cognitif dans lequel les visiteurs pouvaient méditer, ici au sens de soumettre à réflexion leur propre vision de l’Himalaya.

Le premier mandala se référait à deux archétypes muséaux (exposition ethnographique classique et exposition de « trésors sacrés »), le second à une diversité d’approches allant de la fiction à la science, en passant par le tourisme, la guerre, ou la conversion religieuse. Le troisième, bidimensionnel comme un écran, mettait en scène avec gigantisme la virtualisation contemporaine des appréhensions de la région. Il était mis en dialogue avec une collection d’objets commerciaux qui utilisent l’Himalaya pour leur branding, et avec deux montages vidéo illustrant l’évolution de la représentation cinématographique des quêtes spirituelles occidentales sur une soixantaine d’années.

La juxtaposition de ces différentes manières d’édifier l’Himalaya a mis en évidence des redondances représentationnelles et suggérait une réflexion sur la construction des stéréotypes d’altérité, ainsi que sur le rôle des acteurs culturels dans ce type de processus.

Après une galerie présentant quelques « faiseurs d’Himalaya », la dernière salle était dédiée à une création qui revisitait par le son différentes facettes de l’exposition. Composée d’échantillons concrets et d’extraits musicaux, elle évoquait un carnet de voyage retraçant un périple imaginaire partant de la plaine gangétique pour explorer les contreforts himalayens puis l’abstraction des cimes. La salle, plongée dans la pénombre, invitait les visiteurs à nourrir leur regard intérieur et à faire émerger leurs propres projections.


Commissaire d'exposition: Nicolas Yazgi

Scénographes: Aureli Domènech & Tono Herrero

Construction et montage de l'exposition: Obrador d'Idees

Production exécutive: Francesc Tamarit Llop

Coordination technique: José Maria Candela Guillén

Direction et coordination institutionnelle: Marc-Olivier Gonseth & Joan Segui

Peinture murale: Adrià Pina

Paysage sonore spatialisé: Dominique Barthassat

Affiche: Estudio Eusebio López