Si... - sommaire
Les crises existentielles et sociétales ont ceci de commun qu’elles obligent à remettre en question le quotidien, le banal, ce qui « va de soi », à vaincre cette inertie que la sagesse populaire d’un terroir voisin exprime par une formule plus subtile qu’il n’y paraît : « Quand on voit ce qu’on voit, quand on entend ce qu’on entend, quand on sait ce qu’on sait, on a bien raison de penser ce qu’on pense ».
Sous le titre « Si… », le propos des éditeurs n’est pourtant pas de confronter en censeurs la pensée ordinaire et la pensée savante, d’ajouter avec condescendance aux bêtisiers, sottisiers et autre Dictionnaire des idées reçues mais de s’interroger sur ces comportements quotidiens qui vont beaucoup moins de soi qu’il n’y paraît.
Se rappelant que Diderot faisait dire au Neveu de Rameau qui s’entretenait avec soi-même de politique, d’amour, de goût ou de philosophie, abandonnant son esprit à tout son libertinage, maître de suivre la première idée sage ou folle qui se présentait : « Mes pensées, ce sont mes catins », sans trop se prendre au sérieux, les éditeurs ont convié à leur table quelques hôtes de bonne compagnie pour tenter d’y voir plus clair.