Pièces rapportées: regards croisés sur la collection Fridel et Witold Grünbaum (18.06- 25.11.2011)
Au début des années 1970, lors d’une mission professionnelle au Nigéria, Witold Grünbaum achète en guise de souvenir une statuette ibeji. Fasciné par cette sculpture et voulant mieux comprendre son origine, il développe une véritable passion pour l’art africain, qu’il partage rapidement avec son épouse Fridel. Débute alors l’aventure d’une collection nourrie au fil de voyages, de rencontres, d’échanges ou d’achats auprès de marchands européens.
En 1996, le couple décide de créer la Fondation Fridel et Witold Grünbaum pour la connaissance des cultures et des savoirs humains, dépositaire de ses oeuvres et de sa bibliothèque, afin d’en faire profiter la population et la communauté scientifique. La majeure partie de ce fonds a été géné-reusement donnée au Musée d’ethnographie de Neuchâtel en 2010 et fait aujourd’hui, pour la première fois, l’objet d’une exposition.
Riche de quelques 650 pièces provenant essentiellement d’Afrique occidentale et équatoriale, la collection Fridel et Witold Grünbaum offre un panorama singulier. Elle est à la fois encyclopédique et intime, représen-tative des styles indigènes qui fascinent depuis longtemps esthètes, marchands et scien-tifiques, mais aussi révélatrice de ceux qui ont réuni chaque élément, de leurs goûts, de leurs apprentissages, de leur époque et de leur intégration au monde des collectionneurs.
L’exposition est conçue comme un double cheminement à travers l’Ici et l’Ailleurs, via une série de lieux qui évoquent à la fois l’univers familier des époux Grünbaum et un exotisme radical. De la fascination esthétique à la connaissance scientifique, de l’amoncellement compulsif au regard sélectif, de la valorisation économique aux problèmes juridiques, elle offre aussi l’occasion d’aborder les principaux enjeux liés au marché de l’art africain.
Pensée et réalisée par un groupe d’étudiant(e)s en ethnologie, l’exposition Pièces rapportées: regards croisés sur la collection Fridel et Witold Grünbaum, propose une lecture critique de cette étrange passion humaine: collectionner.