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Les femmes (6.6.1992 - 24.1.1993) - Revue de presse

Préjugeant du machisme de l'opération, ceux et surtout celles qui attendaient les quatre ethnologues au virage vont être déçus. Evitant toute gaudriole, ils ont traité les «petites femmes du pari» avec un respect infini. Plus encore: pressentant que toute dame peut en cacher «un» autre, ils se sont interrogés - en filigrane puis très franchement - sur la dérive de leur propre sexe.
[...] Sur un lit de gravier vert, il a tendu un tapis rose pour que le visiteur ne s'égare pas dans le dédale des mises en scène. [...] Viennent ensuite les vitrines - le visiteur doit se pencher sur le cher sujet - et les stéréotypes, les injonctions.
[...] A l'appel des sirènes succède enfin l'appel de l'androgyne. Le jeans et l'ordinateur sont unisexes. Il faut une robe au magistrat pour rendre la justice, au ministre du culte pour prêcher. Eve est née d'Adam et les Zaïrois ont mis en croix un Christ femme. Masculin et féminin deviendront-ils neutre ou pluriel? Le visiteur pourra y réfléchir le temps de redescendre le grand escalier.
Françoise Boulianne, Le Matin, Lausanne, 7 juin 1992

Le choc des objets, le poids des stéréotypes. Pour parler des femmes, le MEN (Musée d'ethnographie de Neuchâtel) a choisi d'ouvrir sa nouvelle exposition sur une série de clichés sociaux, témoins de l'origine culturelle de l'inégalité des sexes. Mais au terme d'un parcours balisé en rose, la frontière homme-femme se trouble et fait place à l'appel de l'androgyne...
[...] Les statues africaines côtoient la panoplie du «nourrisson Nestlé» ou la collection de Barbies, prêtée par une fan genevoise. Ces objets qui s'entrechoquent soulignent avec force comment l'ordre social continue de régner entre les sexes. Mais les ethnologues neuchâtelois ont bien sûr voulu aller plus loin, en sernant le doute dans nos esprits.
Défilent alors les vitrines, où la notion d'homme et de femme chavire entre les travestis, les transsexuels et le mythe de l'androgyne. Cernée par un uniforme d'officier et un élégant tailleur, la photo d'un visage de femme attire le regard: c'est celui de Jean-Michel Henry, devenu Anne-Daphné.
Ludovic Rocchi, La Suisse, Genève, 12 juin 1992

«Frauen» als Objekt. Eine Ausstellung in Neuchâtel kommt nicht über Klischees hinaus.Was macht die Frau aus? Das ethnografische Museum in Neuchâtel liefert mit seiner Ausstellung eine antiquierte Antwort. Unwillentlich zeigt sich darin die männliche Sichtweise auf das Objekt «Frau».
[...] Dass hier nur Männer federführend mitgearbeitet haben wird spürbar.
[...] Dass die Frau auf diese Art und Weise durch die männliche Brille gesehen wird, ist nichts Nettes. Aber äusserst störend daran ist, dass es sich heute ein Museum für Ethnografie noch leisten kann, diese Blickweise unreflektiert zu vertreten.
[ ... ] Doch in Neuchâtel ist nicht ein Ausbruch aus bestehenden Klischees versucht worden. Das Bild, welches die männlich dominierte Gesellschaft von der Frau bat, wird gedankenlos reproduziert. Die Rolle der Frau bewegt sich darin zwischen Mutter und Sexobjekt, zwischen Hexe und Arbeitsbiene. Die Frau wird in der Ausstellung zum Objekt.
Ute Lehrer, Tages Anzeiger, Zurich, 12 juin 1992

Fort heureusement, l'exposition neuchâteloise ne tombe pas dans le piège qui consisterait à traiter les femmes comme une espèce mineure, comme un groupe à part dans une société dont la masculinité serait implicitement le paramètre universel.
Premier bon point, elle s'intitule «Les femmes» et non «La femme»: en légitimant la diversité des personnes, le pluriel en fait des membres à part entière de la communauté.
[...] La première partie de l'exposition a de quoi satisfaire même les plus sourcilleuses des féministes. A partir d'objets tirés de notre quotidien (par exemple, le coffret-cadeau «Baby service» que les accouchées reçoivent dans nos maternités) ou empruntés à d'autres civilisations (un impressionnant masque-ventre africain), on y explique les mécanismes de répartition et de consolidation des rôles sexuels: aux hommes les tâches de production, aux femmes les tâches de «reproduction» au sens large, y compris donc l'alimentation, les soins et les «transferts d'amour».
[...] Il n'en reste pas moins que l'on aurait souhaité ne serait-ce qu'une allusion au débat qui agite actuellement toutes celles et tous ceux qui s'intéressent au statut des femmes dans notre société, à savoir le débat qui tourne autour de la distinction entre égalité des sexes et neutralité sexuelle. Le thème de l'androgyne, sur lequel les organisateurs ont choisi de conclure l'exposition, aurait pu être traité dans cette optique, au lieu d'être présenté seulement comme un des fantasmes éternels de l'humanité ou comme le destin possible d'une société où tout le monde porte les mêmes jeans et tape sur les mêmes ordinateurs.
Silvia Ricci Lempen, Journal de Genève, Genève, 13/14 juin 1992

Parler des femmes sans leur manquer de respect, parler des femmes même si l'on est un homme, en parler encore sans paraître trivial ni banal, toutes ces chausse-trappes que Jacques Hainard a répertoriées, il les a évitées. Et pour bien montrer la pureté de ses intentions, il a offert une rose à chaque visiteuse.
[...] j'aurais aimé trouver des femmes mythiques. Marlene Dietrich, Eva Peron manquent ici. Comment se crée un mythe? Comment fonctionne-t-il? Comment rêve-t-on la femme aujourd'hui? Les trajets balisés me donnent furieusement envie de prendre des chemins de traverses.
Pascal Helle, Le Nouveau Quotidien, Lausanne, 21 juin 1992

Die Ausstellung steht unter dem lapidaren Titel «Les femmes». Dabei geht es nicht um biologische und medizinische Aspekte, deren Überbetonung zu oft die Tatsache verschleiert, dass der grösste Teil des geschlechtsdifferenzierenden Verhaltens nicht angeboren, sondern erlernt ist und unterschiedlichen kulturellen und sozialen Mustern folgt.
Arnold Niederer, Neue Zürcher Zeitung, Zurich, 24 juin 1992

Quant au contenu des vitrines, il offre comme chaque année des associations propres à choquer le visiteur moyen comme l'ethnologue ou l'amateur d'art. L'indigène et l'exotique, le beau et le laid, le précieux et le sans-valeur se bousculent pour mieux nous bousculer. [ ... ] «En fait», poursuit le conservateur, «nous voulons faire passer deux idées. La première, c'est que le sexe est avant tout une construction culturelle. On devient femme. Le second message, c'est l'insignifiance de l'individu face à la masse. La société demeure une machine infernale à déterminer les comportements. Nous avons donc maintenu les injonctions qui commencent par "tu". Tu seras belle. Tu joueras...»
Etienne Dumont, La Tribune de Genève, Genève, 4 juillet 1992

Man könnte also sagen: das Thema ist verpachtet. Auch die Ausstellung in Neuchâtel eröffnet keine neuen Perspektiven, ausser ihrem maliziösen Beitrag und ihrer eigenen Ironie. Sie liebt die Umkehrung, die Konfrontation, das Paradoxon. Das heisst, sie bedient sich einer eigenen Methode, die sie im Verlauf der vergangenen Jahre entwickelt bat und jetzt wieder mit Geschick anwendet. Aber wie gesagt: ohne einen substantiellen Beitrag zur Diskussion zu leisten. Deshalb bat der Laufsteg auch eine versteckte Doppelbedeutung. Mann kann leicht abstürzen. Also wirklich aufgepasst!
[ ... ] Die Ausstellung provoziert mit ihren Fragestellungen und den richtigen Verfälschungen ihrer Antworten. Das ist vielleicht ihre unausgesprochene Absicht, und darin liegt auch eine gehörige Portion Humor. Eine Seltenheit beim gegebenen Thema.
Aurel Schmidt, Basler Zeitung, Bâle, 4 juillet 1992

Just ein Jahr nach dem Frauenstreik vom 1991 versucht das Musée d'Ethnographie in Neuenburg das Wesen der Frau zu ergründen. Die Antwort muss fast zwangsweise bruchstück- und lückenhaft ausfallen. Als Volkskundler sind die Ausstellungsmacher auch nicht darauf programmiert, irgendwelche Visionen oder Perspektiven zu entwickeln. Sie dürfen einfach aufzeigen, vorstellen, was ist.
Bruno Rauch, Die Ostschweiz, Gossau, 17 juillet 1992

Au Musée d'ethnographie, le terme provoquer revêt ses sens premiers: faire venir, exciter, faire naître, défier. Depuis quelques années, le ton est donné: l'objet ethnographique n'est pas seulement à voir en lui-même, avec une étiquette précisant sa date, sa provenance et sa fonction, il est montré dans un environnement thématique capable de susciter la réflexion. L'ethnographie n'a plus pour seule fonction d'exposer des collections exotiques devant lesquelles le visiteur s'étonne ou s'extasie, elle privilégie la mise en évidence de rapports entre un objet ethnographique et son pendant usuel dans notre société occidentale.
[...] C'est bien le propre de l'ethnographie de s'intéresser à l'objet; que chacun se rassure, visiter cette exposition ne ressemble pas à un parcours du combattant en but à des sauvages idées abstraites.
S'il y a une volonté manifeste de transmettre des idées-messages, il y a aussi le plaisir d'exposer des objets: statues, masques, petits meubles, poupées, jeux éducatifs, maisons de poupées, berceaux, biberons, sacs, voiles, bouteilles de parfum, estampes...
Josiane Bataillard, Le Pays, Porrentruy, 23 juillet 1992

La donna è quest'anno l'assunto ai quale si è appoggiato il Museo etnografico di Neuchâtel per la sua tradizionale esposizione. Un tema complesso che può sembrare coraggioso e scontato; ma non per questo istituto, noto per l'audacia delle sue mostre choc, contestatarie e frizzanti, da accettare o respingere ma comunque da vedere.
[ ... ] La rnostra, che raccoglie il discorso femminista e rimette in discussione le immagini create dall'occhio virile, ha un risvolto iniziale «L'Alchimia dei sessi» e un risvolto finale «Il richiamo dell'Androgino», cio è una prefazione per le distinzioni della scienza e le novità della biogenetica e una postfazione affidata al mito.
Fiorenza Tamborini, Giornale dei Popolo, Lugano, 5 septembre 1992

La fine del percorso non poteva quindi che essere l'evocazione del mito dell'androgino, presente in tutte le culture della terra conte rimpianto o come aspirazione alla perfezione, armonica e fantastica creatura umana o divina o sociale, che riunisce in sé i caratteri maschili e femminili, che risolve una volta per tutte l'insanabile e incomprensibile dualità dell'universo.
Marco Horat, Corriere del Ticino, Lugano, 1er octobre 1992

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