Le thème des rites de passage fut illustré par des exemples précis choisis pour chaque cas dans un continent différent.

La démarche était arbitraire ou plutôt elle obéissait au hasard de rencontres de collègues prêts à collaborer et à la nécessité de visualiser des comportements humains par des collections ethnographiques accessibles.

Nous avons été constamment confronté à de l'écriture et à la traduction matérielle d'un discours théorique. Objets, photos, textes et musiques n'étaient pas savamment dosés. Nous avons peut-être parfois trop écrit, mais nous avons délibérément refusé de nous soumettre à cette rumeur consistant à faire croire que les visiteurs ne lisent plus, fatigués, blasés qu'ils sont par les médias et les facilités actuelles de l'acquisition de l'information.

Nous étions conscient des difficultés de lecture qui pouvaient surgir. L'objet ne dit pas tout et l'environnement n'était que celui d'une «salle de théâtre». Il y manquait l'ambiance des cérémonies: les odeurs et les bruits, le stress et le recueillement, la tristesse, l'angoisse, et la joie. Mais nous faisions confiance à l'imagination du visiteur pour compenser ce manque et se transporter dans la réalité que nous voulions suggérer.

On a pu nous reprocher d'avoir construit une exposition classique qui n'évoquait pas la misère, la démographie, la faim, l'exploitation de l'homme par l'homme, la dépendance économique, en un mot tout ce qui limite la liberté humaine. Mais nous avons voulu pour ce premier exercice offrir un terrain de réflexion pour une meilleure approche de l'altérité et nous avons souhaité que les analogies possibles avec notre propre société permettent au moins de saisir que les autres ont des systèmes de pensée et des réponses à leurs problèmes tout aussi subtiles que les nôtres. A travers la différence, les hommes ont de mêmes problèmes à résoudre et la logique des réponses qu'ils leur apportent obéit à des règles étrangement semblables. Si le visiteur l'a compris, nous avons atteint notre objectif.