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Naître, vivre et mourir (28.6. - 31.12.1981) - revue de presse

Par ailleurs, le visiteur découvrira quelques rites calendaires suisses, présentés sous la forme d'un cortège qui défile en marquant les moments forts du cycle annuel, de novembre au printemps et essentiellement à travers une liturgie catholique, C'est enfin une réflexion sur l'ethnologie régionale et sur notre propre société que propose Naître, vivre et mourir. Avec la collaboration de l'Institut d'ethnologie et d'étudiants intéressés par ces problèmes, c'est aussi la «fabrication des Suisses» qu'analyse M. Jacques Hainard à travers l'école obligatoire, la formation professionnelle mais aussi le refus, et même la contestation.
Bref, si avec cette exposition il s'agissait bien, ainsi qu'il l'a laissé entendre, du rite de la première fois pour le nouveau conservateur, il s'agit aussi d'un brillant... passage dont on retiendra de son auteur ce voeu:
– Que cette exposition permette de faire comprendre à tous – quelles que soient les difficultés économiques et financières qui nous attendent – que le Musée d'ethnographie de Neuchâtel doit rester ce lieu privilégié où l'on apprend la différence, l'altérité et la tolérance [...].
Mo. J., Feuille d'avis de Neuchâtel, Neuchâtel, 29 juin 1981

Dix sur dix. C'est la note que l'on peut attribuer au conservateur du Musée d'ethnographie, M. Jacques Hainard qui, samedi après-midi, a présenté sa première grande exposition. On avait déjà remarqué sa griffe à la fin de l'année dernière en parcourant quelques petites salles transformées en un domaine de rêve puisque les présentations étaient consacrées à Noël. Le vernissage de samedi mettait un point d'orgue à huit mois de travail, de démarches auprès de collectionneurs et de musées. M. Jacques Hainard a su communiquer son enthousiasme à de nombreuses personnes qui ont apporté leur collaboration, notamment les étudiants de l'Institut d'ethnologie de l'Université.
RWS, L'Impartial, La Chaux-de-Fonds, 29 juin 1981

Une exposition par an, même d’importance comme celle-ci, c’est peu… A la fin de l’an dernier, nous avons consacré trois vitrines à la fête de Noël et cette petite présentation a connu un énorme succès. C’est un type d’expositions que je voudrais multiplier, si le projet de réaménagement du bâtiment voit le jour: il s’agit de créer une nouvelle liaison entre la villa (qui abrite les collections) et l’annexe (qui accueille les expositions). Dans le hall vitré qui ouvrirait sur les jardins, méconnus quoique magnifiques, nous pourrions organiser de mini-expositions d’actualité, qu’elle soit politique, «festive» ou religieuse: à l’occasion de l’envahissement de l’Afghanistan par les Russes, de la chute de Bokassa, de la fête de Pâques, le musée mettrait sur pied de petites présentations d’objets, critiques, voire provocatrices…
Isabelle Martin, Journal de Genève, 18 juillet 1981

Là encore, nous sommes dans un cadre traditionnel où les rites de passage, codés, précis, rigides, correspondent à des niveaux d’intégration dans la société qui les régit. Mais que deviennent ces rites dans notre société bouleversée et contestataire dont l’une des caractéristiques est justement de les avoir fait éclater ? Question complexe que cette exposition pose en montrant que la contestation au sein de notre société s’exprime elle aussi sous forme de rites, décelables aussi bien dans l’activité des syndicats que dans celle des mouvements de jeunes tels que ceux qui explosent depuis plusieurs mois à Zurich: les «rites du refus».
Christine Détraz et Bernard Crettaz, Journal de Genève, 18 juillet 1981

Die Ausstellungen des Neuenburger Ethnografiemuseums zeichnen sich seit Jahren aus durch die Fülle der angebotenen Information. Diesmal aber wurde des Guten zuviel getan: Die (ausschliesslich französischen) Texte sind so zahlreich und ausfürhlich geraten und zugleich ist ihre sorgfältige Lektüre für ein Verständnis der Ausstellung unumgänglich, so dass sich auch ein echt interressierter Besucher überfordert fühlen mag und das Museum mit einem Gefühl der Erschöpfung statt der Bereicherung verlässt.
Der Bund, Berne, 21 juillet 1981

Les maquettes représentant les Suisses et leur fabrication sont d'encore plus mauvais goût, mais l'on sent ici un parti pris qui crée un malaise: si l'on a voulu éviter tout ethnocentrisme autour des sociétés non européennes, il semble que celui-ci se soit glissé à l'étage où l'on montre les Suisses. Une critique de la Suisse s'y fait jour, superficielle parce qu'elle ne montre pas la hiérarchie réelle des causes qui structurent le pays à travers ses rites de passage, mais en considère seulement les apparences spectaculaires, des Suisses semblent se regarder avec dédain, dans une sorte d'autoethnocentrisme. Mais cela soulève en fait le problème le plus intéressant, et il parait que c'est là la réussite de l'exposition: comment peut-on être l'ethnologue des Suisses? Comment parler de soi en ethnologue? Est-ce possible, ou l'ethnologie n'est-elle qu'un nouveau rite de passage, qui sépare l'ethnologue de ses concitoyens par sa spécialisation, qui l'envoie en marge de sa société étudier des peuples lointains, et qui lui permet de revenir s'agréger à sa communauté en organisant une exposition de ses recherches?
Alain Monnier, Voix ouvrière, Genève, 20 août 1981

En plus de l'intérêt légitime dont elle est, à n'en point douter, l'objet, cette exposition revêt, à deux titres, une importance sans précédent qui lui confère un caractère quelque peu particulier. Tout d'abord par son thème, «Naître, vivre et mourir», plus universel, plus ambitieux mais plus périlleux aussi que ceux qui présidèrent par le passé dans ce musée. Ensuite par la découverte qu'elle impliquera...
Laurent Borel, Journal d'Yverdon, Yverdon, 21 août 1981

On le sait grâce aux chercheurs qui se penchent sur les sociétés passées ou actuelles, toute société invente et organise des comportements codifiés, indispensables à la vie sociale. Même les jeunes en rupture ou en marge recréent au sein de leur groupe d’autres normes, qui ne sont pas forcément d’un esprit différent que celles de leurs parents, pensons aux rockers par exemple, qui valorisent le sens de l’honneur viril, la hiérarchie, l’obéissance à certaines règles etc. Chez les «autonomes», bien que le système de valeurs soit opposé au précédent, il est difficile de dire si finalement le rejet explosif de tout conformisme établi n’est pas, à long terme, un «passage» vers une réintégration à l’ordre établi. Pour que de nouveaux rites s’inscrivant contre la société se perpétuent, il faudrait réellement que se transmettent d’une génération à l’autre les comportements en rupture au sein d’un groupe qui serait plus ou moins homogène et durable… Voilà les réflexions que suscite la passionnante exposition du Musée d’ethnologie de Neuchâtel. C’est aussi l’occasion de faire plus ample connaissance avec un savant dont les théories sur les sociétés restent remarquables, qui enseigna à l’Université de Neuchâtel, de 1912 à 1915, A. Van Gennep.
Valérie Bory, Femina, Lausanne, 19-23 septembre 1981

Tutto ciò, il passaggio dell'individuo dalla nascita alla vita e dalla vita alla morte, con le svariate sfumature presenti nelle diverse fasi, e quello della società durante i suoi momenti di crescita o di regresso, è mostrato con esempi specifici nell'esposizione di Neuchâtel. Forse – avverte il conservatore – oggetti, foto, testi e musica non sono sapientemente dosati: inoltre – aggiunge – l'oggetto non dice tutto, perché manca l'ambiente delle cerimonie: gli odori, i rumori, gli stress, la tristezza, l'angoscia, la gioia. Ma l'importante è che dal confronto tra la nostra società e le popolazioni rappresentate nasca la convinzione che «gli altri hanno dei sistemi di pensiero e delle risposte ai loro problemi tanto sottili e complessi quanto i nostri».
Renzo Bertino, Corriere del Ticino, Lugano, 30 septembre 1981

Petite fille du colonialisme, l'ethnologie a vu son terrain de prédilection rétrécir comme une peau de chagrin. Les sociétés qu'elle étudiait ont été pour la plupart pulvérisées par une civilisation industrielle triomphante. Elle a néanmoins encore un rôle à jouer, pas seulement sous les tropiques.
Le mérite des ethnologues avait été de montrer que les «primitifs» n'étaient pas si primitifs que ça. Quand ils se penchent sur notre société, avec des méthodes qui ne sont pas celles de la sociologie, ils font la même démonstration, par ricochets. Ils posent un regard extérieur, débarrassé de toute complaisance, et mettent en évidence des us et coutumes, des cérémonies et des comportements, souvent irrationnels, qu'on croyait réservés «aux sauvages». Eh bien non. Les rites scolaires, religieux, militaires ou professionnels auxquels s'adonne assidûment l'Helvète évoquent irrésistiblement ceux que l'on peut observer en Mélanésie ou en Afrique noire. La forme varie, la fonction demeure.
Jeu de miroirs pour une image: le Suisse est nu. La belle affaire! Comme il ne se prend pas pour la queue de la poire, il lui reste à reconsidérer sa vision de l'autre, de celui qui l'amusait avec des rites exotiques.
Jean-Philippe Arm, Tribune Le Matin, Lausanne, 4 octobre 1981

A partir des Rites de passage, le Musée d'ethnographie de Neuchâtel, en Suisse, a organisé une exposition tout à fait remarquable [...], montrant comment toutes les sociétés réglementent par des cérémonies spéciales les passages successifs de l'individu: du sein de la mère au groupe qui l'accueille, d'un âge à un autre, d'une occupation à une autre et enfin de la société où il a vécu à celle des morts, des ancêtres ou de I'au-delà.
A l'occasion de cette exposition, le Musée d'ethnographie de Neuchâtel a également publié sous le titre: Naître, vivre et mourir un volume d'hommage à Van Gennep avec des contributions de Nicole Belmont, Pierre Centlivres, François Lupu, Roger Brand et Martine Segalen.
R. J., Le Monde, Paris, 27 novembre 1981

L'exposition a su illustrer cette universalité de manière extrêmement complète, englobant non seulement les pratiques ancestrales, mais encore quelques formes toutes proches. Une partie importante montre en effet la survivance des rites de passage dans la Suisse d'aujourd'hui où la désacralisation des gestes a engendré des rites nouveaux. Le mythe n'est donc pas l'apanage des seules civilisations anciennes: l'ethnologie se trouve désormais à nos portes.
Eddy Hänggi, Le Démocrate, Delémont, 21 décembre 1981

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