ALBERT MONARD (1886-1952)

Né en 1886 aux Ponts de Martel où il passe son enfance, Albert Monard est instituteur puis étudiant à l'Université de Neuchâtel. Sa thèse de doctorat en sciences naturelles est consacrée à La faune profonde du lac de Neuchâtel (Prix Léon DuPasquier). A la fin de ses études (1919), il est nommé professeur au Gymnase de La Chaux-de-Fonds. 

L'année suivante, il est chargé, à temps partiel, de s'occuper du petit musée scolaire d'alors (qui va devenir le Musée d'Histoire naturelle). Il lui imprime d'emblée un caractère plus scientifique: les collections sont revues, les déterminations contrôlées, au besoin corrigées, et il en établit un classement sur fiches. Son goût pour les travaux manuels et son habileté lui permettent de rajeunir la présentation des collections qui restent entassées et souffrent de mauvaises conditions de conservation.

Il cherche des solutions pour éviter que les objets restent entassés et propose une extension dans des locaux de l'école plus adéquats. Dans l'intervalle, il effectue de nombreux voyages de recherches: Heligoland (1921); Banyuls (1924/1925); Sète (1924); et Angola (1928).

En 1930, il réussit à transformer le musée en institution publique et à obtenir son transfert au deuxième étage de la Poste principale Avenue Léopold-Robert, réaménageant tant bien que mal les anciennes structures. Ayant démissionné de son poste d'enseignant, pendant plus de vingt ans, Albert Monard continue à consacrer une partie de son temps à des aménagements, à des installations destinées à mettre les collections en valeur. Il peut compter sur un appui de taille: au même étage de la Poste se trouve l'atelier du peintre Charles L'Eplattenier; sur la base de photographies d'Afrique il réalise des toiles de fond qui évoquent l'habitat des animaux et collabore au montage de quelques dioramas; fructueuse collaboration d'un scientifique et d'un artiste qui aboutit à une présentation très novatrice pour l'époque.

Epris de liberté, il réussit à se composer, avec l'accord des autorités, un poste sur mesure, poste partiel d'une quinzaine d'heures hebdomadaires au musée, avec la possibilité de travailler beaucoup plus longtemps durant certaines périodes de l'année, de façon à être libéré totalement à d'autres.

Econome et modeste, ses ressources principales proviennent de dons de la part d'institutions, d'entreprises, ou de mécènes qu'il réussit à sensibiliser aux intérêts scientifiques du Musée.

Il est fortement attiré par le continent noir et il est prêt à consentir des sacrifices pour réaliser ses rêves. Il poursuit ainsi ses missions à l'étranger:  Angola (1932-33, Mission scientifique en compagnie du conservateur du Musée d'ethnographie Théodore Delachaux et Charles-Emile Thiébaud); Roscoff (1934); Tunisie (1935); Algérie (1936); Guinée portugaise (1937-38 ) et Cameroun (1946-47), toutes bénéfiques pour le musée.

Son amour de l'Afrique n'enlève rien à celui qu'il éprouve pour le Haut-Jura, il reste toujours très attaché à cette région qu'il aime parcourir à cheval. Il fait ainsi pendant le mois d'août 1951 plus de mille kilomètres dans le Jura neuchâtelois et vaudois.

C'est exactement une année plus tard, en septembre 1952, alors qu'il se promène à cheval dans la même région, qu'Albert Monard est frappé d'un malaise qui entraîne sa mort deux semaines après.

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