GUSTAVE JÉQUIER (1868-1946)
Gustave Jéquier naît à Neuchâtel le 14 août 1868 et meurt dans cette même ville le 24 mars 1946. Il entreprend des études universitaires en égyptologie à Berlin avec Adolf Erman puis termine sa thèse à Paris avec Gaston Maspero.
Entre 1892 et 1897, il effectue ses premiers travaux d’archéologue de terrain en Égypte. Assistant de Jacques de Morgan, il contribue ainsi aux recherches menées sur la théorie naissante de l’existence d’une préhistoire égyptienne. Mais il s'illustre également comme l’un des pionniers de l'archéologie iranienne au cours d’un "intermède persan". Comme l'écrivait son frère Hugues, l'activité de Gustave Jéquier en Perse représente "un aspect de sa carrière que la plupart des gens ignorent, croyant que, brillant égyptologue, il s'était consacré entièrement à l'Égyptologie, alors qu'il fut aussi l'un des pionniers de l'archéologie iranienne". (…)
De 1897 à 1902, il participe à des campagnes de fouilles en Perse, avec la Délégation scientifique française dirigée par Jacques de Morgan. Au mois de décembre 1901, dans les ruines de la capitale élamite, il fait une découverte sensationnelle en mettant au jour le Code d'Hammurabi. Sur cette stèle en basalte noire est gravé l’un des plus anciens textes juridiques en langue akkadienne datant du règne du roi de Babylone, Hammurabi (1792-1750 av. J.-C.). Le retentissement de la découverte est considérable. La stèle a une place importante dans l’Exposition au Grand-Palais en 1902 avant d’être installée au Louvre. Cependant les mérites de son découvreur ne sont que trop peu reconnus.
Nommé en 1913 professeur d'égyptologie à l'Université de Neuchâtel, Gustave Jéquier poursuit son enseignement jusqu'en 1939, non sans s'occuper activement du Musée d'ethnographie, dont il est l’un des plus fidèles collaborateurs ainsi que le vice-président de la Commission.
Théodore Delachaux rappelle qu'en sa compagnie et celle d’Arnold Van Gennep, il a entrepris la révision des richesses du Musée. Il s'agissait avant tout de revoir l'arrangement des salles et des vitrines, certaines sections s'étant développées à un rythme plus rapide que d'autres et les salles étant encombrées. Ils constatent bien vite qu'un travail plus profond que celui d'un simple arrangement s'impose.
Aucun inventaire des collections n’existe. Malgré la lenteur qu'impose cette méthode, le travail en devient plus utile et plus intéressant. Petit à petit, au rythme d'un millier par an, ils tiennent en mains, mesurent, inscrivent, numérotent tous les objets du musée, ce qui a parfois demandé de longues recherches, le déchiffrement d'étiquettes devenues illisibles; il a fallu peu à peu remplir les diverses colonnes du catalogue-inventaire afin de créer un véritable état civil à chaque pièce. Gustave Jéquier est le fournisseur de nombreux objets provenant d’Iran et d’Egypte aussi bien contemporains qu’archéologiques. Il constitue la majeure partie de la collection d’antiquités égyptiennes.
Manuscrits originaux de publications, photographies, carnets de terrain, abondante correspondance, ainsi que documents inédits constituent l’important fonds d’archives scientifiques relatif aux travaux de Gustave Jéquier, en dépôt au Musée d'ethnographie. Toute demande pour la consultation doit être adressée aux Archives de l'Etat de Neuchâtel.
L'inventaire est disponible sur Flora, le portail des archives neuchâteloises.